Jeux, Musique, Danse et Théâtre en Corse (2 volumes)
L’histoire de la Corse a été marquée par des événements souvent tragiques qui ontrythmé le quotidien de ses habitants, parfois pendant de longues périodes : guerres, révolutions, destructions, épidémies et famines, violences et vendette. Pourtant, même dans les moments difficiles, les Corses – comme tous les autres peuples – n’ont jamais cessé de trouver les moyens d’oublier ce quotidien parfois bien inquiétant : ils ont aimé jouer, danser, s’amuser et même rire.
Du XVe au XVIIIe siècle, les habitants de l’île ont pratiqué ou observé un grand nombre de jeux et passetemps de leur époque, comme les dés, la bassette ou le trictrac, les dames, les échecs et le billard, prenant progressivement l’habitude de se rendre dans les auberges, tavernes et cafés, lieux dédiés au bon temps où l’on pouvait jouer, boire et converser. Ils ont pratiqué avec autant de passion les paris et la loterie, les courses de
chevaux, le jeu de paume et la pelote, l’escrime, les boules et les quilles, le ghjocu di e tre et la morra. Ils ont joué et entendu une multitude d’instruments de musique comme a cetera (le cistre), la trompette, le tambour, a caramusa (la cornemuse), a cialamella (le chalumeau), la guitare et le luth, l’orgue, le clavecin et l’épinette, la flûte, le basson, le violoncelle et le violon, le fifre, la clarinette et le hautbois, la mandoline, la vielle et la
contrebasse, et ont souvent dansé au son de ces instruments. Ils se sont divertis lors des festivités publiques, à caractère religieux ou profane, marquées par le son des cloches, les illuminations, les feux de joie, les tirs de
canons, de fusils, de pétards, et les premiers feux d’artifice. Ils se sont déguisés lors de la période du carnaval, parcourant bruyamment les ruelles des villes et des villages ; ils ont aimé pratiquer la magagna, chantant et
parfois écrivant textes irrévérencieux et satiriques. Les Corses ont aussi participé en nombre aux processions organisées comme autant de spectacles baroques et aux pièces de théâtre à caractère religieux. Dans les villes, ils ont pu assister aux premières comédies profanes jouées par des acteurs de la commedia dell’arte et, après la construction du théâtre de Bastia, aux premiers opéras et ballets interprétés par quelques-uns des grands musiciens, danseurs et artistes lyriques de leur temps.
Tous ces éléments, issus d’archives essentiellement inédites sont développées dans ce livre dédié à plus de quatre siècles de divertissements.
AUTEUR : Co-fondateur et ancien président de l’Association Petre Scritte (histoire et patrimoine du Cap Corse), Jean-Christophe Liccia étudie depuis trente ans les archives concernant la Corse, tant dans l’île que sur le
continent italien. Auteur de plusieurs articles relatifs à son histoire économique, sociale et culturelle, entre le XVIe et le XVIIIe siècle, il a dirigé Les Servites de Marie en Corse (Ajaccio, 2000), les Maisons d’Américains
(Ajaccio, 2006) et, sur le même sujet, le catalogue de l’exposition Palazzi di l’Americani dont il a été le co-commissaire au Musée de la Corse (Corte, 2017).
Auteur : Jean-Christophe Liccia
Nombre de pages : 1048 (2 volumes)